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Donner du temps au temps

  • Photo du rédacteur: AnA greenbabycircus
    AnA greenbabycircus
  • 21 mars 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 mars 2023

Au gré des avancées technologiques, nous avons pu gagner du temps : plus besoin d'aller en gare pour chercher son billet, plus besoin d'étudier les cartes routières pour trouver son trajet ni son guide rouge pour se déplacer en ville, plus besoin d'aller au cinéma pour voir les films qui viennent de sortir, plus besoin de cuisiner pour se nourrir, plus besoin de faire la queue au supermarché ni à la poste etc.


Finalement, gagner du temps, c'est éviter de se déplacer ou de faire en sorte que les déplacements soient effectués le plus rapidement possible. L'exemple des déplacements hexagonaux est frappant : il fallait 14 jours pour faire Paris-Bordeaux en calèches au 18e siècle, 14h pour faire le même trajet en train en 1853 et nous mettons désormais 2h pour aller déguster un canelé !



Autrement dit, gagner du temps, c'est accélérer. Cela peut paraitre anodin et bénéfique sur beaucoup d'aspects mais les dangers de cette accélération toujours plus grande sont nombreux pour nous :

- en raccourcissant le temps des déplacements, nous avons perdu la soupape de décompression que formaient les espaces liminaux, ces moments de transition et de repos forcé dont je vous parlais dans cet article.

- en faisant de la rapidité un des premiers critères des progrès technologiques, nous avons fini par nous imposer à nous-mêmes cette exigence. Toujours plus et plus rapidement et ce, aux dépens de nos rythmes naturels, en faisant abstraction de l'importance du temps dans le processus créatif et la maturation des idées.

- en s'imposant plus de tâches et des deadlines plus rapprochées, nous alourdissons toujours plus notre charge mentale comme si le temps gagné devait se mettre au service d'une productivité toujours plus intense.

- en valorisant l'efficacité aux dépens de nos rythmes naturels, nous perdons notre capacité à nous concentrer sur une seule tâche. Le multitasking est de rigueur et avec lui, son lot d'erreurs et d'imperfection.

- en ne faisant plus vraiment l'expérience de la durée nous nous habituons à l'instantanéité et nous finissons par perdre le goût de l'instant présent, ce goût de l'instant qui s'étire, s'allonge et dont nous profitons pleinement et en toute conscience.

L'urgence n'est pas physiologique. Elle provoque chez nous anxiété et insatisfaction illimitées puisqu'il nous semble que nous pourrions être toujours plus rapides et plus efficaces.


Alors essayons, autant que possible de redonner sa place à la densité temporelle :

🚶🏽‍♀️en consacrant du temps à nos trajets : la marche, le vélo, le train donnent plus de consistance à nos déplacements dans l'espace.

👆🏼en évitant de faire plein de choses en même temps pour mieux savourer, en conscience, l'instant présent

⏳en cultivant notre patience et en acceptant que certaines choses (les deuils, les reconversions pro, l'amour etc) prennent du temps.

🐢 en préférant à la course aux résultats immédiats, le plaisir du cheminement et de la persévérance

🪦 en faisant des pauses dans ces lieux que Foucault nomme des hétérotopies, ces lieux où le temps semble comme suspendu : le grenier rempli de souvenirs, les bibliothèques, les cimetières, les lieux de culte, les musées... tous ces endroits qui mettent l'agitation du monde entre parenthèses, où il est interdit de courir et d'élever la voix.


N'hésitez pas à compléter cette liste en commentaires. Si vous vous sentez submergé.e par la charge mentale, si vous ne savez plus comment concilier vie personnelle et professionnelle, n'hésitez pas à prendre rendez-vous ici pour que nous puissions en parler et envisager peut-être un accompagnement.

Je vous souhaite en attendant, de belles plages de temps ✨










 
 
 

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